Salvia

Salvia, qui était la doyenne du refuge, est partie pour le paradis des ânes le 17 mai 2017.  Elle avait été accueillie au refuge en 2006 et a donc partagé notre vie pendant 11 ans.  Salvia, cette maman au grand cœur (elle servait à la reproduction de manière intensive), arrivée chez nous accompagnée de sa fille Gumkwat, âgée d’un an, et à nouveau gestante avait donné naissance à Shinouk, quelques mois plus tard.  

Mais, c’était sans aucun doute la naissance de trop.  Peu après son arrivée au refuge, la fin de la gestation a été pénible.  Elle avait du mal à se déplacer et s’affaiblissait malgré les soins.  Dès la naissance de Shinouk, elle a continué à être suivie de très près car son état était alarmant.  Une fois Shinouk sevré, elle a repris progressivement des forces. 

Elle a ensuite pu profiter de nombreuses belles années au sein du refuge.  Elle formait un beau trio inséparable avec Chourique et Dana. 

Vers la trentaine, elle a commencé à plus s’isoler du troupeau et arecherché la tranquillité.  Nous avons respecté son choix et, pour sa sécurité (elle était devenue également aveugle), elle a pris place au sein du paddock jouxtant la prairie. 

Toutes les personnes qui l’ont connue se souviennent de son attirance pour les petits enfants dont elle cherchait le contact et pour qui elle avait une patience à toute épreuve. 

Au vu de son grand âge, elle était fortement complémentée afin de garder un poids corporel correct.  Durant la dernière année de sa vie, elle avait développé, de manière croissante, des problèmes neurologiques auxquels nous nous étions adaptés, mais qui, soyons francs, nous laissaient bien dépourvus.


Son environnement (box) avait été entièrement sécurisé avec des mousses car, les trois derniers mois, elle était sujette à des crises impressionnantes et incontrôlables.  Sans ces protections, elle se blessait.  Ensuite, ce dont elle souffrait a enfin pu être identifié.  Elle était atteinte de crises d’épilepsie.  Un traitement a été prescrit et, le jour où elle devait le commencer, elle en a décidé autrement et nous a quitté.  Sans doute, ne voulait-elle pas que l’on s’acharne… 

Nous étions présents pour son départ et elle s’est endormie entourée de tous ses amis humains et asins.